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Jeux d'Ojectivité

10.03.23 - 06.05.23

Carl Andre, Daniel Buren, Alan Charlton, Günther Förg, Peter Halley, Sol LeWitt, Robert Mangold, François Morellet, Fred Sandback, Richard Serra, Niele Toroni

 

Carl Andre (1935, USA)
Andre fait parti de la première génération de minimalistes américains. La caractéristique la plus marquante de son travail est la mise à bas de la caractéristique fondamentale de la sculpture, la verticalité. La sculpture cesse d’être une forme autonome mais plutôt un ensemble « forme-sculpture-lieu ». Elle concentre et retient l’énergie qui la constitue donc le paysage participe de son intervention in situ et l’espace devient l’élément essentiel : La sculpture devient lieu : lieu en soi et dans le lieu qui la contient.

Pas de significations explicites, non, pas à l’esprit lorsque je m’adresse au travail, pas du tout. Au contraire, je trouve que ma plus grande difficulté, la partie la plus douloureuse et la plus difficile de mon travail, est de drainer et de débarrasser mon esprit de ce fardeau de significations que j’ai absorbées à travers la culture - des choses qui semblent avoir quelque chose à voir avec l’art, mais qui n’ont rien à voir avec l’art du tout. C’est le seul aspect du terme «art minimal» que j’ai toujours apprécié et je me suis toujours considéré, dans cette mesure, comme un artiste minimal. C.A
 

Daniel Buren (1938, France)
Buren développe, dès le début des années 1960, une peinture radicale qui joue à la fois sur l’économie des moyens mis en oeuvre et sur les rapports entre le fond (le support) et la forme (la peinture). Daniel Buren veut réduire son intervention picturale pour arriver à ce qu’il appelle le « degré zéro » de la peinture.

Chaque lieu investit radicalement (formellement, architecturalement, sociologiquement, politiquement) de son sens l’objet (création d’oeuvre) qui y est représenté. D.B
 

Alan Charlton (1948, Royaume-Uni)
Charlton réalise des peintures monochromatiques en utilisant uniquement des nuances de gris. Il y explore une grande variété de possibilités formelles et de combinaisons en utilisant des matériaux limités. Ses oeuvres se déclinent en série méthodique, émanacion itérée d’une idée : «Je veux que mes peintures soient abstraites, directes, urbaines, basiques, modestes, pures, simples, silencieuses, honnêtes, absolues».

Les peintures sont toujours réalisées de la même manière. Le format est de 4,5 cm, la toile est toujours le même type de coton et la couleur est toujours grise. Avec ces éléments, qui restent toujours inchangés, j’essaie de créer des oeuvres différentes. A.C
 

Günther Förg (1952 – 2013, Allemagne)
Gu?nther Förg mène par le moyen de la peinture et de la photographie, une réflexion sur la modernité et les signes par lesquels elle se manifeste. Dans ce triptyque, le support en plomb collé sur du bois, constitue une expérience plastique particulière. La composition des trois monochromes n’est pas sans rappeler l’oeuvre de Blinky Palermo, minimaliste disparu très jeune, figure mythique et influente.

Je pense que la peinture est une pratique résistante ; si vous regardez l’histoire de la peinture, elle ne change pas tellement et elle est actuellement toujours présente. C’est toujours son moment. G.F
 

Peter Halley (1953, USA)
Depuis les anées 80, les peintures géométriques de Halley sont engagées dans un jeu de relations entre ce qu’il appelle des «prisons» et des «cellules» qui reflètent la géométrisation croissante de l’espace social. Inspiré par le plan d’urbanisme quadrillé de la ville de New York et par son propre isolement au sein de cette ville, il imagine la forme abstraite comme une cellule de prison barricadée, reliée au monde extérieur par des moyens de communication électroniques.

Je ne suis certainement pas un artiste militant, mais je pense qu’en tant qu’artiste ou écrivain, la manière dont vous réagissez aux événements politiques et sociaux n’est pas toujours directement liée à ces événements, mais à la manière dont ils affectent votre langage et la résonance émotionnelle. P.H
 
Sol LeWitt (1928 – 2007, USA)
LeWitt est l’un des leaders américains de l’art minimal et conceptuel . Présent dans les plus importantes collections , il a collectionné un très grand nombre de ses contemporains. Lors de son installation en Italie, il découvre la couleur qu il applique lui -même sur ses dessins. Quasiment figuratifs , ses “escaliers” résultent de l’énoncé d’un principe géométrique simple , oeuvre à la fois mathématique et intuitive.

La caractéristique la plus intéressante du cube est qu’il est relativement inintéressant. Comparé à toute autre forme tridimensionnelle, le cube est dépourvu de force agressive, n’implique aucun mouvement et est le moins émotif. C’est donc la meilleure forme à utiliser comme unité de base pour toute fonction plus élaborée, le dispositif grammatical à partir duquel le travail peut se dérouler. S.LW
 
 
Robert Mangold (1937, USA)
Minimaliste de la première génération, il étudie à la prestigieuse Yale School of Art avec Richard Serra et Sol LeWitt. Depuis les années 60, il développe un univers formel utilisant tour à tour l’impression, la peinture et le dessin , sans aucune hiérarchie entre ces mediums. La peinture est appliquée de la manière la plus neutre possible, en aplat lisse. Si une texture transparait, elle provient du support (papier, bois, toile ..).

Les artistes figuratifs développent des sujets ; les artistes abstraits comme Mangold développent des «objets». Robert Storr
 
 
François Morellet (1926 – 2016, France)
Littéraire de formation, Morellet découvre l’abstraction géométrique à la fin des années 50 et devient rapidement l’un de ses acteurs majeure. Ses recherches le poussent vers une objectivité rationnelle, un langage formelle géométrique, mathématique dépouillé qui le mèneront naturellement au Minimalisme. Morellet compose à partir de lignes, de formes élémentaire aux couleurs simple dont la juxtaposition s’assemble en trame.

Ma pratique repose sur des systèmes. Au lieu de prendre un million de décisions subjectives, j’effectue un choix initial en sélectionnant un système. Ensuite je me laisse guider par lui. F.M
 
 
Fred Sandback (1943 – 2003, USA)
Contrairement à beaucoup d’autres acteurs du movement minmalistes, Sandback ne souhaite pas intégrer ses oeuvres à l’espace, par une présence physique forte, l’intérêt de son travail réside dans la dématérialisation. Grâce à un jeu simple de fils tendus sur les trois axes, Sandback créé des dispositifs primaires où l’espace est souligné devenant paradoxalement dématérialisé et concret. Cette économie du medium produit également des illusions optiques.

La ligne est un tout, une identité, pour un lieu et une époque donnés.. F.S
 
 
Richard Serra (1938, USA)
On ne peut dissocier l’oeuvre de Serra de la monumentalité, l’ellipse, les parois, les volumes... d’aciers qui défient les lois de la gravité et du transport . Ses sculptures, le plus souvent in situ, influent sur l’espace lui-même et la circulation des visiteurs. Ses dessins, à la technique complexe, proposent une expérience picturale de son oeuvre.

Vos yeux sont un muscle, vous devez les maintenir en forme et plus vous dessinez, plus vous voyez. R.S
 
 
Niele Toroni (1937, Suisse)
Toroni revendique le «degré zéro de la peinture» ; il définit la peinture comme un geste qui ne recouvre pas une surface. Ses empreintes ont généralement pour surface des toiles sur châssis, des murs de lieux d’exposition, et parfois d’autres surfaces en fonction des contraintes du lieu. Le lien entre l’oeuvre et le contexte est donc une quintessence.

La partie poilue du pinceau (celle qui en principe sert à peindre!) appliquée sur la surface y laisse son empreinte. Et voilà le travail et voilà la peinture. N.T

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