Informations
Pour son exposition à la galerie alimentation générale, Tina Gillen propose deux types de travaux qui, à première vue, paraissent assez différents. L’exposition de Tina Gillen est d’autant plus surprenante que le public luxembourgeois a récemment - dans le cadre du prix jeune artiste DEXIA/BIL - pu contempler des tableaux à l’huile, technique qui, avec le dessin, forme le noyau de l’oeuvre de Tina Gillen.
Trois grands travaux muraux, sortes de fresques, dominent l’espace de la galerie.
L’un, plus près de la démarche picturale habituelle, prend en compte l’espace d’une pièce entière en créant une image illusionniste sur un mur et en superposant une couche jaune et transparente. La fresque est transpercée par une ligne blanche horizontale qui se situe environ à hauteur de visage humain. Là où s’arrête la fresque, la bande blanche se transforme en bande jaune (couleur de la fresque) pour s’étirer sur tous les autres murs de la pièce.
Cette sorte de ficelle ou élastique découpée de l’image s’accroche aux murs environnants et, par cela, aspire le spectateur au sein de l’image illusionniste. Un double phénomène se crée : l’aspiration entraîne une appartenance rassurante et chaleureuse à l’image, mais la couche jaune, plaquée sur l’image, rend le paysage hermétique et refuse au spectateur d’y entrer. L’hésitation gagne le spectateur, qui est amené à formuler des réflexions abordant les notions de spatialité et de représentation.
Deux autres travaux acquièrent leur force par la couleur et par leur aspect formel. Ils marquent d’une autre manière un phénomène visuel, un jeu où le concret et le tactile se voient chassés par des éléments optiques. Ceux-ci génèrent par la simplicité des formes une poésie où nombreux peuvent s’y reconnaître.
C’est cette poésie que l’on retrouve également dans les sérigraphies, qui constituent le deuxième volet de l’exposition. Dans la sérigraphie, la simplification des formes et des couleurs est de règle. Des vues et des objets ordinaires acquièrent pureté et simplicité, pour finalement donner à ces « petites images » un lyrisme nouveau, à la fois proche et éloigné de l’Homme.