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Parallèlement se déroule à la galerie une deuxième exposition des artistes Geneviève Biwer, Carine et Elisabeth Krecké, Roger Wagner et Vera Weisgerber, réalisée dans le cadre du Mois Européen de la Photographie au Luxembourg qui associe 6 autres capitales européennes et leurs institutions qui se consacrent à la photographie contemporaine.
Geneviève Biwer
Née en 1958 à Vannes, Bretagne. Vit et travaille à Basbellain ( Luxembourg).
Dans ses travaux récents - Série bleue exposée à la galerie -, Geneviève Biwer revient à ce qu’il convient d’appeler la
photo-photo, tout autrement qu’il y a dix ans. Tous ses acquis de la période des superpositions, ce savoir de l’image “double” est bien là, à tout moment, mais cette fois-ci sans le détour du dédoublement par les moyens techniques, de façon immédiate: le monde est multiple, en permanence et de fait. Bonheurs éphémères, espoirs et angoisses, rêve et réalité, vie et mort se traduisent dans ses œuvres.
Carine et Elisabeth Krecké
Sœurs jumelles, nées le 13 mai 1965 à Luxembourg.
Vivent et travaillent au Luxembourg et à Lille (France).
Réalisent la plupart de leurs projets (artistiques et scientifiques) ensemble.
Le travail des sœurs Krecké soumet, dans un geste de pastiche amoureux, nullement vindicatif, la ressemblance à la semblance.
Pareille démarche (…) réunit dans et par leur écart la réalité et l’illusion. Avec cette particularité que la réalité est déjà une image : ces visages spectraux à la beauté un peu inquiétante, semi-hallucinés, n’appartiennent ni au monde perçu ni même à un film ou à un type particulier de cinéma ; ce sont des photogrammes d’un film quelconque. Nous sommes sensibles à la véracité qui accompagne cette fascinante simulation, et cependant nous ne nous sentons pas tenus de reconnaître la figure, le cadre, la situation etc. Ambigus, androgynes, en bascule entre l’émotion extrême, brute et le plus subtil des sentiments capables de modeler une bouche, les visages de Carine et Elisabeth Krecké finissent par ressembler à ce qu’ils semblent. Ils ne représentent pas des visages de (ou au) cinéma, ils représentent le cinéma comme tel - ou plutôt le photographique qu’il y a dans le cinéma, et, au-delà, le photographique qui, comme l’avait vu Walter Benjamin, existe désormais en tout art, y compris dans le dessin ; et que ce dernier, patron des arts comme voulait Vasari, retourne plaisamment, non point contre mais vers la photographie.
Michel Guérin, Extrait de « Il semble », Catalogue d’exposition Photographies fictives de Carine et Elisabeth Krecké, Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain, 2003
Roger Wagner
Né en 1962 à Dudelange (Luxembourg). Vit et travaille à Luxembourg et Bruxelles.
Dans la droite lignée du regard objectiviste de la nouvelle photographie allemande, les photographies de Roger Wagner dissèquent notre environnement avec une précision redoutable. À l’affût des plus insignifiants détails, elles donnent à voir une réalité implacable, recelant tantôt une poésie insoupçonnée, tantôt les indices d’une aliénation vertigineuse. Pour sa série ambigument intitulée Lieux communs, Wagner a braqué son objectif sur des locaux à la réputation douteuse, dont un bar de nuit et un stand de tir. (...) Shooting Range - I montre la froideur toute calculée de l’architecture d’un stand de tir. Tout en rendant compte d’esthétiques distinctes, les enregistrements placides de Roger Wagner laissent entrevoir un aspect commun aux différents endroits, qui est celui d’une fonctionnalité à toute épreuve.
Boris Kremer, 2006
Vera Weisgerber
Née en 1971 à Pétange (Luxembourg). Vit et travaille à Luxembourg.
Vera Weisgerber pousse ici à l’extrême l’utilisation du cliché photographique en cadrant dans l’immatérialité du ciel. Elle fige les nuages, corps sans surface ne se laissant pas décrire, ni ramener aux coordonnés d’un jeu d’assemblage qui ne retiendrait des objets que le profil nettement délinéé sous lequel les appréhende un observateur placé en un point donné.
Le classement et l’observation minutieuse du matériel recueilli permet à Vera Weisgerber d’unifier les vues instantanées en une image composée, donnant accès à une rêverie sur le mouvement. Le dédoublement des éléments constitutifs et l’association de leurs états variables en dehors des contraintes temporelles et de rapports d’échelle, aboutissent à une multitude de soleils existants.
Ce montage, au premier abord poétique, renvoie à la peinture et à l’histoire de l’art et miroite, comme souvent le font les œuvres de Vera Weisgerber, mille et une traces des multitudes de l’existence.
De plus amples informations sur le Mois Européen de la Photographie : www.cafecreme-art.lu
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Organisée dans le cadre du Mois Européen de la Photographie à Luxembourg