Gunther Förg
28.9.2006 - 18.11.2006
Informations
Pour son ouverture dans un nouvel espace au c?ur de Luxembourg Ville, la galerie Nosbaum & Reding ? Art Contemporain met à l?honneur Günther Förg.
Artiste allemand né en 1952, vivant et travaillant à Areuse en Suisse, Förg jouit d?une renommée internationale. Peintre, photographe, sculpteur, il ne se limite ni à un support ni à mode d?expression. Son art est souvent lié à l?espace d?exposition, en accord avec l?architecture. Förg s?est fait connaître dans les années ?80 en utilisant d?entiers espaces intérieurs, associant des peintures murales de couleurs vives avec des photographies de bâtiments emblématiques, de détails architecturaux ou de portraits de gens.
La pratique de Förg est une réflexion sur l?art. Ses ?uvres rappellent formellement des références de l?art moderne et contemporain comme Piet Mondrian, le Bauhaus, l?avant-garde russe du début du 20e siècle, le minimalisme américain, Barnett Newman, Ellsworth Kelly, le cinéma de la nouvelle vague... Mais elles s?en distinguent aussi par une interprétation libre de l?artiste. Cette approche resurgit dans ses installations, ses peintures, ses photographies et ses sculptures, ce qui a valu à Günther Förg sa réputation de «flâneur à travers l?art moderne». (in : Art at the Turn of the Millenium, Taschen, 1999, p. 158)
La galerie Nosbaum & Reding présente de nouvelles peintures et des travaux sur papier de Günther Förg. La première salle met en scène trois toiles de grand format réalisées pour l?exposition et un ensemble de dessins se retrouve dans le bureau et la deuxième salle du fond. Cette série reprend le quadrillage, motif géométrique récurrent chez Förg depuis les années ?90. Plusieurs grilles colorées, qui s?entremêlent, constituent la trame. Réalisées avec un trait de pinceau rapide et désinvolte, elles laissent souvent apparaître un fond clair, comme l?horizon, ce qui amène aux peintures beaucoup de légèreté.
« Si formellement la structuration des peintures (?) rappelle celle des grands abstraits américains (?), intrinsèquement son approche est très différente. Förg ne s?investit pas dans une recherche du spirituel et de l?absolu ; un contenu expressif et symbolique lui importe peu. Il ne cherche aucunement à faire un chef d??uvre. La production en suite et en séries est là pour le démentir, le sens s?annilihant dans la répétition. Ce travail, qui nie le geste au profit de l?attitude, implique au contraire une approche très concrète de prise en compte de l?espace, même si celui-ci n?est pas déterminant à priori pour la réalisation des peintures. L?accrochage en série des peintures, leur similitude et leur diversité contribuent à rendre évidente la mise à l??uvre sensible d?un processus créateur dans le temps et l?espace.
Chaque peinture n?est pas le fruit d?un travail de longue haleine dans la recherche de la perfection, mais au contraire le résultat d?un geste vif, plus spontané que réfléchi. (?) Förg considère la peinture comme une fenêtre grâce à laquelle, débarrassée des contraintes de l?illusionnisme, l?on peut voir au-delà. Cet au-delà, signifié par la schématisation extrême de la forme (?) renvoie à un ailleurs mental et spirituel. La fenêtre est un passage vers ce qui pourrait être l?espace personnel de l?artiste, celui d?une quête, celui de la recherche de l?insaisissable vérité de l?art. » (Béatrice Parent, « Là où le regard se perd dans la répétition et l?infini », in : Catalogue d?exposition Günther Förg, Musée d?Art Moderne de la Ville de Paris, 1991, pp. 10-11)